La Nuit caribéene

d'Alfred Alexandre

Blancs, Noirs ! Hier, aujourd’hui, demain ! Ca ne change rien ! L’ennemi, c’est toujours moi ! Moi ! Moi ! Avec mes bas morceaux et ma bouche pleine de mots sales, de mauvaise haine, mauvais désirs, mauvaise gaieté ! Moi ! Moi ! Moi, le mauvais ! […]

Georges et Frantz, deux frères, de sang et de misère, sont les anciens hommes de main du Parti.
Ils ont été de tous les mauvais coups qui ont permis à quelques hommes politiques, comme le président Valatte, de se hisser au pouvoir.
Frantz, en récompense, accepte une demi-pension.
Georges, lui, refuse sa part de miettes, il a de l’orgueil.
Alors, il franchira la limite et fera parler le sang.

Lorsque régnait l’esclavage, les conditions effroyables de vie déclenchèrent des soulèvements, des révoltes sanglantes vers la liberté, et, les accompagnaient alors, l’exaltation des sacrifices consentis dans l’espérance de « jours meilleurs ».
Puis est venue la colonisation, là encore, l’ennemi, le responsable étaient clairement identifiés, les luttes pour plus de liberté et de dignité donnaient du sens aux vies, aux morts.

Et maintenant ?
Le sentiment d’injustice perdure, la perte de sens est durement ressentie : les nouveaux « humiliés et offensés » qui n’ont plus que la folie, le suicide ou le meurtre pour perspective comment se posent-ils les questions du « que faire ? », du « à qui la faute ? ».
C’est alors que naît le ressentiment issu de la faillite, de la confusion de la fin du discernement dans « l’attente obsessionnelle de la réparation »*, dans le rabâchage, et la « mise en concurrence des humiliés entre eux »* Ewlyne Guillaume

*La re-lecture des œuvres de Frantz Fanon et de Cynthia Fleury m’a escortée tout au long de la découverte de la Nuit Caribéenne.

 

Création CDK // Théâtre

DISTRIBUTION

Mise en scène : Ewlyne Guillaume

Avec : Serge Abatucci et Philippe Calodat

Une production Centre dramatique Kokolampoe

©Ronan Liétar

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Saint-Laurent du Maroni