Travail sur la biomécanique

Notes sur la formation de l’acteur, travaux de recherches à partir du spectacle Daïti

La biomécanique

Nous nous sommes inspirés des travaux de Meyerhold sur la biomécanique en nous appuyant sur un socle propre à notre temps et à notre pays. Avec pour objet les dits épiques ou les contes ; par exemple : Daïti, une épopée à partir des « dits » saramaka croisée avec l’Odyssée d’Homère (traduction de Leconte de l’Isle).

Nous nous sommes appuyés sur le sens du sacré, la notion d’origine mythique chez les saramakas ; sur une notion du temps qui peuple le monde de présences sensibles, un temps qui convient au merveilleux, au fantastique. Nous avons cherché à développer l’expressivité de l’acteur, pour cela nous sommes partis des « pré-requis » des savoirs faire, de l’observation des mouvements de nos acteurs saramakas.

Par exemple nous notons :

  1. L’absence de mouvements « improductifs », une sorte d’ergonomie du geste.
  2. La rythmicité.
  3. La stabilité.
  4. L’aspect « dansant » de leur mouvement.
  5. L’engagement.
  6. L’endurance.

Nous avons exercé chez nos acteurs la capacité à organiser leur matériau artistique : l’art de la plasticité dans l’espace ; à être des constructeurs, à économiser les moyens d’expression, économie qui garantit la précision et peut-être la naissance d’un style. Pour ce qui concerne le travail sur l’acteur et ses émotions: nous avons privilégié la naissance de l’émotion de l’extérieur vers l’intérieur. La méthode qui consiste, pour former l’acteur, à agir sur la mémoire émotionnelle, sur tout ce qui concerne en fait l’organisation intérieure d’un être se heurte ici dans notre pratique à la pudeur créée par la barrière culturelle, codes de politesse, tabous… nous cherchons donc à inverser le processus : « Je vois un jaguar, j’ai peur, je cours, j’ai peur ».

Les arts de la danse, du bâton, les arts martiaux nous sont utiles et sont introduits, comme auxiliaires du cours de biomécanique. Au-delà et comme un conséquence naturelle, « l’alphabétisation » (sous forme d’échanges) des personnes non scolarisées.