
Travail sur la biomécanique
La biomécanique
Nous nous sommes inspirés des travaux de Meyerhold sur la biomécanique en nous appuyant sur un socle propre à notre temps et à notre pays. Avec pour objet les dits épiques ou les contes ; par exemple : Daïti, une épopée à partir des « dits » saramaka croisée avec l’Odyssée d’Homère (traduction de Leconte de l’Isle).
Nous nous sommes appuyés sur le sens du sacré, la notion d’origine mythique chez les saramakas ; sur une notion du temps qui peuple le monde de présences sensibles, un temps qui convient au merveilleux, au fantastique. Nous avons cherché à développer l’expressivité de l’acteur, pour cela nous sommes partis des « pré-requis » des savoirs faire, de l’observation des mouvements de nos acteurs saramakas.
Par exemple nous notons :
- L’absence de mouvements « improductifs », une sorte d’ergonomie du geste.
- La rythmicité.
- La stabilité.
- L’aspect « dansant » de leur mouvement.
- L’engagement.
- L’endurance.
Nous avons exercé chez nos acteurs la capacité à organiser leur matériau artistique : l’art de la plasticité dans l’espace ; à être des constructeurs, à économiser les moyens d’expression, économie qui garantit la précision et peut-être la naissance d’un style. Pour ce qui concerne le travail sur l’acteur et ses émotions: nous avons privilégié la naissance de l’émotion de l’extérieur vers l’intérieur. La méthode qui consiste, pour former l’acteur, à agir sur la mémoire émotionnelle, sur tout ce qui concerne en fait l’organisation intérieure d’un être se heurte ici dans notre pratique à la pudeur créée par la barrière culturelle, codes de politesse, tabous… nous cherchons donc à inverser le processus : « Je vois un jaguar, j’ai peur, je cours, j’ai peur ».